lundi 17 mai 2010

Fantozzi (subisce ancora)


Les films de Fantozzi sont regardables, parce qu'ils sont de bonnes illustrations de ce que les italiens ont de plus veule, velléitaire, mesquin et méchant. Fantozzi est la victime totale et consentante de la société en général. Martyrisé par ses collègues, sans vrais amis, affublé d'une famille dont il a honte mais qui seule lui offre un peu de solidarité dans un monde de violence où les 'directeurs-mega-galactiques" sont monstrueux de dédain pour le petit peuple, et où ce dernier accepte comme une évidence d'être relégué en seconde classe, Fantozzi quand à lui s'excusant en permanence que la troisième classe ait été supprimée, car c'est là qu'il aurait vraiment sa place.
Sur cette image Fantozzi se prépare à voter: il veut tout suivre, tout lire, et décider en ame et conscience. S'ensuivra une des meilleures scènes du film où les politiques italiens l'interpellent directement depuis la télé, dans une phase d'hallucination typique de Fantozzi.
Etrangement, dans la série fantozzi le premier film est certainement le moins bon du lot. Le deuxième (Il secondo tragico Fantozzi) et le troisème (celui ci) sont bien mieux réalisés, et plus fidèles au texte original. On m'opposera que c'est du cinéma de seconde zone, je suis d'accord, mais ce cinéma est un formidable révélateur de l'Italie d'une certaine époque, qui n'est rien de plus que la génération mère de celle qui a porté au pouvoir Berlusconi dans les années 90. Une Italie à plat ventre devant les puissants, paralysée par la honte de sa condition de pauvre, et l'envie d'être comme eux, les riches... Fantozzi est comme ça.

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